Note : Quoique les profils se réfèrent à des personnes, ils peuvent aussi bien dépeindre le climat organisationnel d’une école ou d’un conseil scolaire.
Différents profils*, définis par les valeurs personnelles, les croyances, les attitudes, les comportements et les pratiques pédagogiques, permettent de se situer selon son degré d’aisance et d’engagement en matière d’équité tant sur le plan individuel que sur le plan systémique.
Peu importe le profil où l’on se situe en tant qu’individu ou en tant que système, le but demeure d’accroître sa compréhension de ce qu’est un milieu scolaire équitable et inclusif, et d’entreprendre des actions concrètes pour améliorer la réussite des élèves marginalisés ou racialisés en particulier et le bien-être de l’ensemble du personnel scolaire et de la communauté.
* Il est important de noter que ces profils sont inspirés du concept d’alliés dans le cadre antiracisme. Dans le contexte de ce continuum, nous vous encourageons à vous situer dans le continuum. Cependant, dans le contexte antiraciste, c’est à la communauté marginalisée en question de déterminer si une personne est une alliée ou un allié.
En examinant chacun des profils, il est possible de se situer globalement pour ensuite se fixer des objectifs personnels et professionnels et d’identifier des actions dans lesquelles on souhaite s’engager pour accroître sa capacité personnelle ou systémique en matière d’équité et d’inclusion.
Quel est votre degré d’engagement?
Je minimise ou je néglige les preuves d’iniquité et de discrimination.
Je crois en l’égalité des droits et je me préoccupe de la justice sociale.
Je m’engage et je reconnais ma responsabilité d’agir pour le changement.
Je travaille et je collabore pour transformer mon milieu de façon systémique.
Minimise ou néglige les preuves d’inquité et de discrimination.
L’allianceCroit en l’égalité des droits et se proccupe de la justice sociale.
La complicitéS’engage et reconnaît sa responsabilité d’agir pour le changement.
Le partenariatTravaille et collabore pour transformer son milieu de façon systémique.
La personne passive minimise ou néglige les preuves d’inégalités, d’injustices ou d’exclusions dans son milieu (Conage, Education Equity Continuum, 2016). Puisqu’elle nie ou ne reconnaît pas l’existence des préjugés ou de l’iniquité, elle ne ressent aucun besoin de changer son attitude ou ses pratiques.
Une personne passive :
Il arrive parfois qu’une personne soit antipathique et qu’elle nuit à son propre cheminement ou décourage les autres et entrave leur cheminement, ou qu’elle y résiste tout simplement. Cela peut se produire de trois différentes façons (Rai et Dutkiewicz, traduction libre, 2022).
C’est le refus de reconnaître les différentes identités et, par conséquent, cela consiste à ignorer les inégalités et les discriminations qui peuvent en découler; par exemple : « Je ne vois pas la couleur des gens. Pour moi, c’est une personne, point. ».
C’est la réticence à s’engager dans les efforts d’équité et d’inclusion. Le désengagement peut découler du fait qu’une personne n’est pas consciente du problème ou qu’elle craint causer du tort. Malgré une certaine conscience de l’existence du problème, elle croit qu’en acceptant la responsabilité d’agir, elle admet faire partie du problème; par exemple : « Je ne voulais pas aggraver la situation en disant la mauvaise chose, donc je n’ai pas répondu à son commentaire raciste. » ou « Ce problème existe partout, pas uniquement chez nous. »
C’est rejeter les préoccupations des groupes marginalisés, puisque l’important, c’est de protéger les émotions du groupe dominant; par exemple : « Il me semble que c’est de la discrimination inversée. » ou « TOUTES les vies comptent. »
Les alliées et les alliés croient en l’égalité des droits de toutes et de tous. Ces personnes sont sensibilisées aux enjeux de justice sociale et reconnaissent les inégalités dans leur milieu (Conage, 2016a). Toutefois, avoir un privilège d’alliée ou d’allié, c’est avoir la capacité de se préoccuper des enjeux de justice sociale sans avoir à se retrousser les manches et à poser des gestes concrets (Jana, 2021).
Les alliées et les alliés réfléchissent à leurs privilèges, à leurs propres biais cognitifs et à leurs préjugés afin de ne pas perpétuer les iniquités qui touchent les groupes marginalisés. Malgré l’inconfort, elles et ils veulent contribuer à un changement positif.
Une alliée ou un allié :
Les complices cherchent activement à démanteler les systèmes d’oppression (Jana, 2021). Ces personnes sont engagées et reconnaissent leur responsabilité d’agir en tant qu’agentes de changement (Conage, 2016b). Elles passent à l’action en posant des gestes précis, concrets et visibles afin de promouvoir l’équité dans leur milieu.
Une personne complice :
Les partenaires travaillent de pair avec les communautés qu’elles et ils soutiennent. Elles et ils recherchent, nouent et entretiennent des liens constructifs avec les personnes qu’elles et ils appuient activement (Jana, 2021). Les partenaires souhaitent transformer leur milieu de façon systémique. Par le fait même, elles et ils travaillent de façon continue, en collaboration avec toutes les personnes qui les entourent, pour renverser les systèmes d’iniquité et réduire les écarts en matière de circonstances opportunes et de résultats (Conage, 2016b).
Une ou un partenaire :